vendredi 18 mars 2011

Dooz Kawa : "Étoiles du Sol" (3rd Lab, 2010)


Voilà un disque qui me réconforte avec le rap français un peu plus traditionnel. Bon, certains pourront argumenter en disant que le phrasé de Dooz Kawa sonne parfois comme du slam mais sachez que je m'en fous. J'ai pris la résolution de ne plus utiliser ce mot honni cette année sauf lorsqu'il en est vraiment question. Mais je m'éloigne...

Un certain Nyko a laissée des commentaires sur ce blog avec des liens pour le sien: Alternative Sound. J'y ai découvert des trucs vraiment intéressant, surtout en matière de rap. Son top de l'année m'a fait découvrir Dumhi, Melodica Deathship et Apollo Brown. Je vous réfère donc à son blog pour vous sustenter. Cependant, je tenais à écrire une entrée sur Le Khyroscope et le disque que j'écoute le plus depuis plus d'un mois est "Étoiles du Sol", dont j'avais lu la critique sur son site.

D'emblée, je tiens à mentionner le site français cd1d; une plateforme permettant la diffusion et l'achat d'albums provenant d'un regroupement de labels indépendants, un peu comme ce que LOCAL aurait pu devenir...

Dooz Kawa est donc un rappeur de Strasbourg qui a su faire de bons contacts au bon moment. Le bon est sans aucun doute celui du guitariste jazz-manouche Bireli Lagrène, qui lui a permis de s'associer également avec les guitaristes Mito Loeffler et Mandino Reinhardt. De gros noms qui viennent effectivement teinter cet album de guitares manouches et qui, selon moi, contribuent largement à son succès. Car c'est la guitare qui nous éloigne du beat traditionnel en 4 temps qui deviendrait lassant au final. Il faut dire que ce n'est pas un album qui regorge en expérimentations; gardant le même son de drum presque tout le long et qui se contente d'échantillons peu travaillés. Mais ça va. Comme mentionné, la guitare vient tout changer et il y a aussi le phrasé et les propos de Dooz Kawa.




On a ici un rappeur inventif, qui fait des jeux de mots habiles, qui est capable de soutenir des métaphores durant plus d'une phrase et qui se soucie des sonorités, assonances, etc.... Il y a par contre des morceaux que je suis incapable de passer au travers, soit "Les hommes et les armes" et "Dieu d'Amour". Deux pièces où on entre dans le mode "rap engagé" qui me rend allergique. Il aurait pu s'en tirer car il possède une plume suffisamment intéressante pour le faire. Mais non, raté. La première est tout simplement mauvaise et manque définitivement de style au niveau des rimes et des métaphores, comme si ce texte aurait été écrit plus tôt dans son parcours et nous apparaît plus simple et plus enfantin que les autres. Simple écart sur un album quand même bien réussi. Je me plaît plus lorsque Dooz Kawa se fait irrévérencieux, comme sur "Rap de Branleur" et "Bouquet de Proses". Ou lorsqu'il se fait l'amant de la musique et qu'il nous partage ses déboires amoureux avec un côté salace très plaisant à l'écoute. Car Dooz Kawa fait partie de cette catégorie d'hommes sensibles, qui cherchent l'amour comme tant d'autres mais finissent souvent triste et désillusionnés. "Sous ma capuche je suis Steve McQueen mais en sac à puces", je ne sais pas quel genre d'amoureux Dooz Kawa fait, faudrait peut-être demander à Renée Gagnon...

Par ailleurs, le superbe clip "Poupée de Son" lui fait grandement honneur et le morceau est, lui aussi, excellent.

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